Débat général – Intervention de la Belgique

 

– Traduction libre –

 

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les représentants,

Mesdames et Messieurs,

Comme l’a récemment déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, l’égalité des genres est peut-être le plus grand défi mondial en matière de droits humains. Il y a plus de 25 ans, nous nous sommes engagés à Pékin à prendre des mesures audacieuses pour atteindre cet objectif. Il y a 25 ans, la part inégale des femmes à des postes à responsabilités et dans la prise de décision était déjà reconnue comme un sujet de préoccupation majeur. Nous avons indéniablement réalisé quelques progrès, mais aucun pays n’a encore atteint la participation pleine, égale, effective et significative des femmes.

Soyons honnêtes. L’objectif est clair et réaliste. Des actions concrètes et efficaces doivent être prises :

Premièrement, le « empowerment «  des femmes et des filles et leur participation égale à la prise de décision nécessitent l’élimination des barrières structurelles, des lois discriminatoires et des normes qui perpétuent les stéréotypes liés au genre. Aucune loi, aucune tradition, aucune religion, aucune valeur, ni aucune coutume ou culture ne peut justifier la discrimination entre les genres. Nous devons agir, faire appliquer les lois de non-discrimination et veiller à ce que chaque femme et chaque fille dans le monde entier connaisse ses droits et sache comment les faire respecter.

La lutte contre la violence sexiste, tant hors ligne qu’en ligne, est également cruciale à cet égard. La violence sexiste a augmenté de façon spectaculaire au cours de la pandémie. Il ne s’agit pas seulement de la pire violation des droits fondamentaux des femmes. Cette violence empêche également la participation juste des femmes et des filles à la société.

La Belgique continue de lutter contre toutes les formes de violence sexiste par une approche intégrée, en accordant une attention particulière aux groupes vulnérables, notamment à travers la mise en œuvre d’un plan d’action national. Ce plan est aligné sur la Convention d’Istanbul du Conseil de l’Europe, qui fixe des normes juridiquement contraignantes pour prévenir la violence, protéger les victimes et assurer la responsabilité des auteurs. Permettez-moi de rappeler que la Convention d’Istanbul est également ouverte à la ratification par les non-membres du Conseil de l’Europe.

Aujourd’hui, je souhaite également souligner l’importance de la santé et les droits sexuels et génésiques. Cela ne devrait pas être un sujet de controverse. Nous sommes tous attachés aux objectifs d’égalité des genres, de participation égale et de vie sans violence pour les femmes et les filles. Mais ces objectifs ne peuvent être atteints sans donner aux femmes le choix, sans garantir leur santé et leurs droits sexuels et génésiques. Cela implique un accès effectif à l’information, aux services de santé sexuelle et génésique, aux méthodes modernes de contraception de choix et à l’avortement sans risque, ainsi qu’à une éducation sexuelle complète pour tous.

En outre, nous ne pouvons pas compter sur les femmes et les filles pour assumer seules les responsabilités en matière de soins et les tâches ménagères. Nous devons œuvrer à la mise en place de services de soins de qualité, abordables et accessibles pour les enfants et les autres personnes à charge. Nous avons besoin de politiques efficaces et de campagnes de sensibilisation du public encourageant les hommes et les garçons à participer pleinement aux tâches ménagères et aux soins.

Il existe de nombreux autres domaines qui nécessitent une action spécifique, une intégration de la dimension de genre et une budgétisation sensible au genre et que je ne peux pas développer davantage aujourd’hui : les formes croisées de discrimination, l’éducation de qualité, les quotas ou les chiffres cibles, la valorisation des emplois principalement occupés par des femmes, les écarts de rémunération entre les genres et les retraites et l’utilisation de la numérisation, de la technologie et de l’innovation pour faire une différence positive.

Tous ces domaines requièrent des connaissances et une vision fondées sur la collecte et l’analyse de données ventilées par genre et autres caractéristiques. Cela nécessite une volonté et un dévouement politiques.

Et il nous faut coopérer, relever des défis et surmonter les différences et les résistances.

À cet égard, je tiens à reconnaître et à saluer le travail et les réalisations des organisations de la société civile, des organisations de femmes et des défenseurs des droits humains. Elles jouent un rôle essentiel dans la poursuite du progrès et méritent notre reconnaissance, notre soutien et notre protection.

Mesdames et Messieurs,

Je suis ici pour réaffirmer l’engagement de la Belgique à transformer les mots en actions concrètes.

Nous nous réjouissons de la réussite de la session de la  « Commission on the Status of Women », qui pourra faire une différence concrète dans la vie des femmes et des filles dans toute leur diversité.

Je vous remercie.