Questions orales sur la situation en Ukraine

Seul le prononcé fait foi

C’est effectivement une journée sombre, une journée sombre pour la paix, une journée sombre pour l’Europe, et surtout pour le peuple ukrainien.

A l’aube, vous le savez, la Russie a lancé une attaque sans précédent contre l’Ukraine. Cette attaque, nous la condamnons dans les termes les plus forts et les plus fermes possibles. Nous condamnons aussi l’implication du Belarus dans ces attaques.

Ces combats ont déjà entrainé et entraîneront des pertes humaines et de beaucoup de souffrance. C’est avec une pensée pour ces victimes et leurs proches que je veux réitérer une fois encore notre message d’unité et de solidarité envers l’Ukraine et sa population.

Nous appelons, ensemble avec le Secrétaire général de l’ONU et nos partenaires internationaux et européens, à ce que la Russie cesse immédiatement ses opérations militaires en Ukraine et ramène ses forces armées dans ses frontières.

L’expérience récente nous indique clairement que les chances que cet appel soit suivi des faits est faible. C’est pourquoi il nous faut apporter une réponse à la hauteur de cette attaque sans précédent.

Nous devons être clairs : Moscou se comporte de manière offensive, belliqueuse. Ces attaques n’ont en aucun cas été provoquées par Kiev.

Ces dernières semaines, nous avons multiplié les canaux de communication, les rencontres, les propositions. Tout en prétextant vouloir trouver une solution via le dialogue, le Président russe a démontré par ses actions que son véritable objectif était d’amasser plus de troupes encore aux frontières du l’Ukraine, pour pouvoir créer les conditions d’une invasion massive.

J’ai convoqué hier midi l’Ambassadeur russe en Belgique et j’ai pu exprimer fermement notre totale condamnation des actions de la Russie.

En plus des réunions déjà mentionnées par le Premier ministre, j’ajouterai qu’il y a également une réunion ministérielle virtuelle de l’OSCE à 16 heures, à laquelle j’assisterai. Cet après-midi, le Conseil de l’Europe se réunit également pour examiner les mesures possibles à l’encontre de la Russie, y compris une éventuelle suspension de la Russie de l’Organisation.

Demain après-midi, un sommet virtuel de l’OTAN est prévu ainsi qu’un Conseil des Affaires étrangères de l’UE. Nous y discuterons certainement de nos relations diplomatiques avec la Russie, ainsi que des futures sanctions. Nous devrons également parler du ‘way forward’. Nous avons déjà mobilisé 1,2 milliard pour le soutien macro-économique de l’Ukraine et nous avons pris des mesures dans le cadre de l’European Peace Facility. Au niveau belge, nous avons annoncé hier un ensemble d’aides civile et militaire, et je plaide pour que nous continuons à le faire au niveau de l’UE et au niveau bilatéral en fonction des besoins futurs.

En ce qui concerne les sanctions, si nous avons adopté un premier paquet de sanctions, il était clair qu’un autre paquet suivrait en cas d’agression supplémentaire. C’est pour cela qu’il faut ce deuxième paquet soit massif, rapide et déterminant. Une décision devra donc être prise à ce sujet de manière rapide pour souligner – si besoin est encore – notre unité et détermination.

Et quand je parle d’unité j’évoque bien sur des sanctions fortes, prises au niveau européen en concertation avec nos alliés américains, canadiens ou encore ceux du Royaume-Uni. Hier soir, il y a eu des réunions à l’ONU, savez-vous quel pays en dehors de la Russie à tenter de justifier ces actes. Ici, on le sait c’est le PTB, là-bas c’était la Syrie. Vous participez ainsi, monsieur, à la propagande russe. Alors peut-être que dans votre parti, ça vous fait plaisir, mais moi j’ai honte.

(applaudissements)

Pour ce qui concerne les Belges sur place et notre ambassade: il y a encore environ 250 Belges, membres de leur cellule familiale, des Luxembourgeois aussi – pour qui nous avons pris la responsabilité de nous occuper d’eux. Ils sont enregistrés. Ils ont effectivement reçu depuis longtemps l’avis de quitter le territoire.

J’insiste encore ici, parce que malheureusement le monde est rempli de crises. Quand les Affaires étrangères font des avis, ça n’est pas pour plaisanter. Quand les Affaires étrangères demandent de quitter le territoire, s’il vous plait faites de la sorte de vous plier à ces avis. Parce que quand la situation se détériore du jour au lendemain, très vite d’une heure à l’autre, les capacités de quitter ce territoire s’amenuise ou peuvent carrément disparaitre. Alors évidemment les gens qui sont toujours là, on continue à les soutenir, on continue à les aider. Nos ambassadeurs sont là, les Affaires étrangères sont là, restent en poste pour les soutenir. Nous leur souhaitons évidemment beaucoup de courage. Je pense que tous ici, nous sommes là pour les encourager, pour encourager le peuple ukrainien et espérer évidemment que les choses s’arrangent le plus rapidement possible.

Je vous remercie.