La discussion sur la Politique agricole commune est entamée dans une prairie verte et bien grasse de Fauvillers, chez Bruno Denis. À quelques mètres de nous, ses Blanc Bleu complètent le paysage coloré par le colza en fleurs.

C’est là que nous rencontrons Sophie Wilmès, tête de liste MR à l’Europe et Benoît Cassart, 3e sur cette même liste. Le cadre est parfait pour discuter d’un enjeu majeur de l’Union européenne : l’agriculture et sa PAC. L’exploitation ardennaise cadre parfaitement avec l’image de l’exploitation familiale wallonne qui doit subsister au sein de cette agriculture soumise à la pression internationale.

Benoît Cassart, l’agriculture est-elle incomprise à l’échelon européen ?

B.C. Tout à fait. Il y a un décalage entre l’image que l’on a – et qui est souvent basée sur l’agriculture des années 80 avec ses excès – et l’agriculture d’aujourd’hui qui a déjà fortement évolué. On a un agribashing constant de toute une série d’organisations qui ne sont pas du tout les pieds sur terre et qui sont décalées par rapport aux avancées scientifiques.

L’agriculture actuelle est plus vertueuse que certains ne le prétendent ?

B.C. En 10 ans, on a diminué de 58 % l’utilisation des antibiotiques en élevage, on a diminué de 43 % les types de produits phytos qui sont disponibles. Tout ça va dans la bonne direction et la science avance. Mais il faut arrêter d’être dogmatique et de vouloir faire des changements brutaux qui hypothéqueraient notre autonomie au niveau alimentaire.

Comment rendre la confiance aux agriculteurs ?

B.C. Il faut se dire que ce sont d’abord eux qui gèrent le territoire avec un minimum de libertés.

Des mesures ont été prises par la Commission européenne pour répondre à la crise agricole. Mais n’a-t-on pas trop décroché de la transition environnementale dans laquelle doit s’inscrire l’agriculture ?

B.C. On n’est pas contre la transition mais, ce qu’on dit, c’est qu’il faut une transition avec les agriculteurs et une transition qui tienne compte de la volonté d’avoir de l’autonomie au niveau alimentaire. Laisser tomber l’agriculture européenne pour faire pousser des fleurs et, ensuite, importer du bout du monde où on produit dans des conditions probablement moins bonnes que chez nous, ce n’est pas une bonne stratégie.

S.W. Je ne pense pas qu’on puisse évaluer les changements qui ont été faits récemment dans la PAC comme des pas en arrière. Ce n’est pas un décrochage par rapport à notre volonté de lutter contre les gaz à effet de serre ou de travailler à la biodiversité. Quand on raisonne comme ça, on binarise le discours.

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En campagne électorale pour le Parlement européen, Sophie Wilmès parcourt les quatre coins de la Belgique francophone. Or, selon le dernier sondage RTBF-La Libre, la libérale recueillerait 57,3 % d’opinions favorables en Wallonie. Ce qui lui permet d’occuper la première place du podium des politiciens les plus populaires du Sud du pays. Un élément qu’elle affirme ressentir dans ses visites sur le terrain : “L’accueil est excellent. On a beaucoup de contacts chaleureux et humains, ce qui est très appréciable”. Ce qui semble aussi trancher avec un climat de campagne assez électrique, notamment sur les réseaux sociaux… “Vous aurez remarqué que sur les réseaux sociaux, je ne suis pas agressive”, ajoute Sophie Wilmès. “On ne me changera pas. Et ce n’est pas pour cela que je ne sais pas exprimer fermement mes points de vue. Je n’ai pas le sentiment que je dois écraser mon voisin pour me faire comprendre”.

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