La question du présentateur Sacha Daout était sans détour : l’Union européenne se prépare-t-elle à une guerre ? Ces derniers jours, les signaux en provenance de Washington n’ont pas eu le don de rassurer l’Europe quant à un revirement spectaculaire de la politique internationale américaine, au détriment de ses plus proches alliés. Le Président Trump a clairement montré sa volonté de négocier un accord de paix directement avec Vladimir Poutine, en laissant de côté les principaux intéressés, les Ukrainiens, et les Européens concernés au premier plan. Lors de la Conférence de la sécurité de Munich, le vice-président américain, JD Vance, a minimisé les menaces que pouvaient représenter la Russie ou la Chine par rapport à ce que, lui, considère comme un recul de la liberté d’expression en Europe. « C’est la stratégie du chaos » a commenté Sophie Wilmès en plateau, avant d’en expliquer les ressors.
Pour la Vice-Présidente du Parlement européen, le réveil de l’Europe aurait dû avoir lieu depuis bien longtemps : « l’Europe doit effectivement avoir une réaction forte et unie… Mais elle a aussi besoin d’une stratégie. Cela fait 8 ans qu’on le dit, depuis le premier mandat de Donald Trump (…) On n’a pas fait suffisamment. Ce que je voudrais voir aujourd’hui, ce sont des plans sur notre autonomie stratégique. C’est ce qui fera que l’Europe sera soit inattaquable, soit incontournable. » Elle a par ailleurs fortement insisté sur la nécessité pour les Européens de travailler rapidement à la constitution une Europe de la Défense digne de ce nom : « si vous voulez éviter la guerre, vous devez faire en sorte de montrer que vous êtes capables de la gagner. Pour l’Europe, ça veut dire qu’elle doit exister dans l’Otan au niveau de sa défense, mais qu’elle doit aussi pouvoir mieux s’organiser au niveau de sa défense seule. Elle doit rendre ses armées plus interopérationnelles, faire en sorte qu’il y ait plus d’achats communs, développer une industrie de la défense. »