Chers collègues,
Excellences,
A mon tour, je souhaite remercier l’Afrique du Sud pour l’organisation de ce débat sur la question de la réforme du secteur de sécurité.
Ces réformes constituent une part fondamentale des mandats des opérations de paix : bien gérées, elles posent les fondations d’une paix durable. Trois éléments essentiels devraient être à la base de nos actions dans ce domaine central de la reconstruction après une période de conflit ou de crise profonde.
  1. Le premier concerne l’approche holistique :  nos efforts en matière de réforme du secteur de sécurité seront malheureusement vains si ils ne reposent pas sur une telle approche. Le respect des droits de l’homme et de l’état de droit, est en effet une condition sine qua non pour un développement économique et politique durable.Une réforme du secteur de sécurité réussie est une réforme qui aboutit à une armée, une police, une justice, respectueuses des principes démocratiques et conscientes de leurs responsabilités à l’égard de la population. Il est également important d’intégrer les objectifs de développement durable dans cette approche.
  2. Mon second point a trait à l’inclusivité. Trop souvent en effet, les mandats en matière de réforme du secteur de sécurité ne tiennent pas assez compte de toutes les composantes de la société. Trop souvent, les processus de réforme du secteur de la sécurité relèvent de la compétence exclusive de l’exécutif. Il nous faut combler cette lacune.Tous les acteurs de la société devraient être consultés dans la gouvernance sécuritaire: la société civile, les femmes, les jeunes . A ce titre, nous devons garder, pour la résolution que nous adopterons bientôt, un niveau d’ambition élevé, à l’aune de la résolution 2152 de 2014.
  3. Troisièmement, j’aimerais saluer le rôle de médiateur et de facilitateur de l’Union africaine quant aux provisions liées à la réforme du secteur de sécurité dans plusieurs processus de paix. L’Union européenne et la Belgique prennent également leurs responsabilités et nos efforts sont intrinsèquement liés à ceux de l’Union africaine et des Nations Unies.La Belgique appuie de différentes manières les efforts de la communauté internationale en cette matière: au Sahel ou dans la région des Grands Lacs par exemple, l’armée belge, la police fédérale, la Coopération belge au développement, la Justice et bien entendu les Affaires étrangères, travaillent en synergie pour appuyer ces réformes. La Belgique participe également activement aux missions de l’Union européenne d’appui à ces processus.
Cette expérience sur le terrain nourrit notre réflexion. J’aimerais, à ce titre, avancer deux pistes en guise de conclusion:
  • Aujourd’hui plus que jamais, nous devons veiller à renforcer la coordination entre organisations impliquées dans la réforme du secteur de la sécurité. L’Union africaine dispose déjà d’un partenariat, tant avec l’Union européenne qu’avec les Nations Unies. Nous devrions également veiller à impliquer d’autres organisations dans nos travaux le plus tôt possible, notamment celles existant à l’échelle sous régionale ou, sur le continent européen, l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE).
  • Deuxièmement, les mission de paix des Nations Unies sur le terrain ont un rôle unique dans l’identification des priorités stratégiques et dans la coordination des efforts. La Belgique plaide pour le renforcement de ce rôle de coordination et pour une véritable mobilisation de l’ensemble de la mission au service du mandat d’appui aux réformes.
Je vous remercie de votre attention.
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