Traduction libre depuis l’anglais
Déclaration des Ministres des Affaires étrangères d’Albanie, d’Andorre, d’Australie, de Belgique, de Bosnie-Herzégovine, du Canada, d’Estonie, d’Allemagne, d’Islande, du Kosovo, du Malawi, de Mongolie, de Nouvelle-Zélande, de Suède, de Tonga et du Royaume-Uni :
Chaque printemps, la réouverture des écoles en Afghanistan s’accompagne de grands espoirs et de grandes attentes pour des millions d’élèves : retrouver leurs camarades de classe et leurs amis, reprendre leur apprentissage et la formation, et franchir une nouvelle étape dans leur vie.
En tant que femmes et en tant que ministres des affaires étrangères, nous sommes profondément déçues et préoccupées par le fait que les filles en Afghanistan se voient refuser l’accès aux écoles secondaires ce printemps. La décision des Talibans de suspendre les cours secondaires jusqu’à nouvel ordre est particulièrement inquiétante alors qu’ils nous ont répété à maintes reprises leur engagement à ouvrir toutes les écoles, pour tous les enfants.
Nous exhortons les talibans à respecter leurs engagements envers le peuple afghan et à adhérer aux conventions internationales auxquelles l’Afghanistan a souscrit. Nous appelons les talibans à revenir sur leur récente décision et à accorder l’égalité d’accès à tous les niveaux d’éducation, dans toutes les provinces du pays. Les difficultés pratiques liées à la mise en œuvre d’une politique éducative non discriminatoire doivent être surmontées.
Nous veillerons à ce que les talibans tiennent leurs promesses. Nous les jugerons à l’aune de leurs actes, et non de leurs paroles. La portée et l’étendue de l’engagement de nos pays en Afghanistan, au-delà de l’aide humanitaire, seront liées à leurs réalisations à cet égard.
L’accès à l’éducation est un droit humain auquel chaque femme et chaque fille a droit. Individuellement, l’éducation des filles et l’autonomisation des femmes conduisent à une meilleure vie, contribuent à atténuer les difficultés économiques de leurs familles et constituent la base de l’exercice des droits sociaux et de la représentation politique. Collectivement, les filles et les femmes contribuent par leur éducation au développement et au bien-être du pays, à la paix, à la sécurité et à la justice sociale. Aucun pays ne peut se permettre de ne pas tirer parti du potentiel et du talent de l’ensemble de sa population.
Les droits et opportunités indéniables obtenus pour – et par – les filles et les femmes en Afghanistan au cours des dernières décennies doivent être préservés et étendus. Laissez leurs espoirs et leurs attentes s’épanouir, en tant que membres véritablement égaux de la société afghane.