Intervention de Sophie Wilmès (Groupe MR) relative au budget de la Défense nationale Commission de la Défense nationale – le 3 décembre 2015.
Monsieur le Ministre,
- Je vous remercie pour votre exposé. Vous proposez un budget responsable et qui respecte l’accord du gouvernement. Celui-ci s’inscrit dans un contexte économique difficile. Etant moi-même membre effective de la Commission des Finances, j’ai l’opportunité de suivre le débat budgétaire dans son ensemble. Je peux donc confirmer à ceux pour qui cela ne serait pas limpide, que l’Etat doit impérativement réaliser des économies, dans tous les départements. Il n’y a pas d’alternatives, nous devons nous y tenir.
- Dans ce cadre, nous souhaitons une Défense moderne, qui « reste une des composantes essentielles de notre sécurité est une nécessité absolue pour mener une politique étrangère et de sécurité crédible » comme le disait le Ministre Reynders lors de son audition : La Belgique est véritablement un pays de taille moyenne sur le plan politico-militaire, notre présence dans des coalitions internationales (Afghanistan, Lybie, Irak) nous permet d’être écouté et consulté. Cet objectif est respecté dans ce budget : en effet, on constate que le budget des OPEX tourne autour de 60 millions net comme en 2014.
- Nous savons que nous devrons faire appel à la réserve interdépartementale (100 millions chaque année).
Pouvez-vous nous garantir, Monsieur le Ministre, que ce montant est effectivement réservé à la Défense ?
Dans l’affirmative, cette provision suffira-t-elle, devrait-on décider de maintenir nos troupes en Irak après le mois de juin ?
Dans la négative, où trouverez-vous cet argent, toujours dans l’hypothèse que nos troupes restent en Irak ? - Nous constatons une baisse de 10 % de moyens pour les entraînements. Si je ne critique pas la mesure en tant que telle, vu qu’elle s’inscrit dans les efforts nécessaires dans les dépenses de l’Etat ; je m’interroge toutefois sur son impact en termes d’esprit de corps, de cohésion car il est notoire que les entraînements y contribuent.
Quelle est votre vision à cet égard ? Avez-vous prévu des mesures particulières dans ce sens ? - La loi de programmation militaire à 10 ans est l’occasion de mettre en œuvre et de renforcer la planification commune des programmes au niveau européen.
Comment allez-vous vous y prendre pour mettre en œuvre cette planification commune ? Ce qui permet entre autre avantage de réaliser des économies d’échelle.
Par ailleurs, la France utilise des lois de programmation depuis des décennies, allez-vous vous inspirer de leur expérience ? - Nous sommes présents au Mali pour participer à la formation militaire au niveau local. Vous évoquez une évaluation de cet engagement au printemps. Comment comptez-vous procéder ? Quels sont les axes qui sous-tendront cette évaluation ?
- Au niveau belge, vous avez évoqué des changements consistants dans la gestion du patrimoine immobilier de la Défense. Ceci implique l’abandon ou la vente de certains domaines dont l’économie ou le revenu alimenteront pour partie le budget de la Défense. Quelle est la hauteur des réalisations espérées ?
- Le taux d’attrition est une problématique importante de la Défense. On évalue à 58 % des soldats les recrues qui quittent la Défense dans les trois ans qui suivent leur incorporation. Ceci est d’autant plus problématique que près de 3000 fonctions critiques restent sans titulaires.
Quelles sont les mesures que vous comptez mettre en place pour répondre à ce problème et que comptez-vous faire pour que l’attrition baisse drastiquement ? En effet, cette problématique a des conséquences importantes tant en terme personnel pour les recrues qu’organisationnel pour l’armée. - Vous avez évoqué à plusieurs reprises vos projets d’externalisation de certaines tâches confiées jusqu’à présent aux militaires. Pouvez-vous s’il vous plait développer votre vision à cet égard ?
Je vous remercie par avance pour vos réponses devant les membres de cette commission.