Les ministres de la Défense et des Affaires Étrangères de l’Union européenne ont discuté ce lundi soir du premier projet de la Boussole Stratégique de l’Union européenne. Pour faire face à une compétition de plus en plus accrue au niveau mondial et à une augmentation des menaces, l’UE doit se développer en un acteur sécuritaire crédible, prenant plus de responsabilités et pouvant agir en coopération avec des partenaires quand cela est possible et de manière autonome quand cela se révèle nécessaire.
La Boussole Stratégique doit permettre à l’UE de prendre davantage en main la Défense et la sécurité de l’Union européenne et de ses citoyens. À cette fin, l’UE doit se donner les moyens de gérer des crises dans son voisinage : avec une capacité de réaction rapide opérationnelle d’ici 2025 pour des missions d’évacuation ou de stabilisation dans des milieux hostiles, avec une hybrid toolbox qui permette de répondre rapidement et adéquatement aux menaces hybrides contre les États membres, avec davantage de coopération et d’investissements dans le domaine des capacités (par exemple cyber…), et avec une attention accrue sur toutes les questions d’ingérence et d’influence étrangères.
Après un an de concertations formelles et informelles à différents niveaux au sein de l’UE, cette première version sera approfondie et finalisée sur base des commentaires des États membres de l’UE.
La Vice-Première et Ministre des Affaires Étrangères, Sophie Wilmès : « Nous arrivons au bout d’un long processus qui va nous permettre d’adopter des objectifs concrets et ambitieux en termes de défense et de sécurité pour l’Union européenne. La Belgique veillera, en amont, à ce que le niveau d’ambition du projet présenté lundi soir soit maintenu ; en aval, à ce que le suivi politique soit garanti au plus haut niveau – avec un rapport annuel auprès des chefs d’État et de gouvernement européens – pour que la mise en oeuvre de la Boussole soit une réussite. Au final, cette concrétisation de la Boussole Stratégique consolidera l’Europe de la Défense, ce qui ne pourra qu’être bénéfique pour l’OTAN. Lorsqu’un partenaire se renforce, c’est au bénéfice de l’ensemble de ses partenaires. En écho à l’actualité récente en Afghanistan, j’ajouterais également que notre pays est particulièrement satisfait de voir que le texte acte l’impérieuse nécessité de développer des capacités supplémentaires pour intensifier et mieux coordonner les efforts quand il s’agit du secours et du rapatriement de nos citoyens à l’étranger, lors des crises. Ce point a été largement plaidé par la Belgique. »
La Ministre de la Défense, Ludivine Dedonder : « Dans un monde en constante évolution, avec des menaces hybrides, des nouvelles technologies et des tensions géopolitiques de plus en plus fortes, l’UE doit être capable de défendre ses propres intérêts et ceux de ses citoyens. Une Europe de la Défense plus forte stratégiquement peut et doit développer ses propres atouts et moyens dans le domaine de la Défense et de la sécurité, en coopération avec l’OTAN mais aussi avec les États-Unis, ainsi qu’avec des partenaires du continent africain et d’autres pays stratégiquement importants pour l’UE. Le développement de la Composante Cyber au sein de la Défense belge constitue une étape importante pour pouvoir faire face aux menaces hybrides d’aujourd’hui et de demain. La Défense belge est également pionnière en termes de coopération et d’interopérabilité européenne avec, entre autres, le Luxembourg, les Pays-Bas et la France, et regarde au-delà des frontières pour investir davantage dans la recherche et le développement de nouvelles capacités au sein d’une base industrielle européenne renforcée. »