Le prononcé fait foi.
Mesdames et Messieurs les Députés,
Avant-hier, mes services ont reçu les informations inquiétantes concernant le médecin irano-suédois Ahmadreza Djalali. Ce n’est pas la première fois que l’on signale une exécution imminente. Toutefois, pour la première fois, des mesures concrètes ont été prises qui laissent présager des préparatifs pour l’exécution de la peine de mort.
L’ancien professeur invité de médecine de catastrophe à l’Université libre de Bruxelles aurait été transféré vers une autre section de la prison d’Evin, ce qui inquiète profondément la famille et notre pays.
Je pense évidemment au Dr. Djalali et à sa famille qui vivent pour le moment une situation particulièrement éprouvante. Je voudrais ici leur assurer que nous suivons la situation de très près.
Suite à son arrestation, la Belgique a demandé un procès équitable. Après sa condamnation, divers contacts et plaidoyers ont été faits au niveau belge pour empêcher l’exécution du Dr Djalali. L’ancien Premier ministre Michel avait envoyé par exemple une lettre à ce sujet au président iranien Rouhani. M. Michel a également évoqué le sort du Dr Djalali en marge de la réunion ministérielle de l’ONU à New York en septembre 2018. L’ancienne ministre de la santé De Block a également envoyé une lettre à son homologue iranien.
Dans presque tous les contacts bilatéraux, notre pays a réitéré sa position contre la peine de mort et a plaidé contre l’ exécution pour le Dr Djalali. Lorsque des rapports ont fait preuve de son mauvais état de santé, nous avons aussi spécifiquement plaidé pour qu’il reçoive les soins médicaux nécessaires.
La famille de M. Djalali réside en Suède et M. Djalali lui-même a la nationalité suédoise. C’est pourquoi ma collègue suédoise Ann Linde, ministre des Affaires Étrangères, a exhorté notre homologue iranien M. Zarif à ne pas appliquer la peine de mort lors d’un appel téléphonique avant-hier. La ministre Ann Linde a également communiqué publiquement à ce sujet. Mon cabinet a pris contact le jour même avec l’ambassadeur de Suède en Belgique. Il est évident que je soutiens ma collègue suédoise dans cet appel humanitaire.
La Belgique s’oppose à la peine de mort. L’Union européenne et ses États membres sont opposés à la peine de mort en toutes formes. Nous appelons également à l’UE d’envoyer un message clair aux autorités iraniennes. Hier, nous avons appelé l’ambassadeur iranien et réitéré notre appel à ne pas exécuter la peine de mort de Dr.. Djalali.
Mes services assurent le suivi de l’affaire. Notre ambassadeur à Téhéran a reçu cet après-midi la sœur et l’avocat de M. Djalali pour un entretien. Cette conversation a montré que la situation est grave. La crainte d’une exécution imminente est réelle et fondée, selon la sœur et l’avocat.
Vous le voyez, le sort de M. Djalali nous préoccupe et fait l’objet de nombreuses interventions de notre part.
La presse a fait état d’un lien possible entre le cas du Dr Djalali et le procès d’un diplomate iranien dans notre pays. Ce procès du diplomate, qui est soupçonné d’être impliqué dans la préparation d’un attentat près de Paris en 2018, ce procès commencera demain.
Je voudrais rappeler de manière extrêmement claire et sans aucune nuance que la Belgique est un État de droit. Le principe de la séparation des pouvoirs est essentiel. Le pouvoir judiciaire doit faire son travail en toute indépendance et sans influence extérieure.
C’est ce qu’il se passe en Belgique et c’est ce qu’il continuera à se passer. C’est tout ce qu’il y a à dire à ce sujet.