Questions orales sur le conflit Israélo-Palestinien
Seul le prononcé fait foi
Merci pour vos questions sur un sujet d’actualité douloureux.
Je suis très inquiète effectivement, comme vous l’êtes, face à l’escalade des tensions qui entraînent Israël et les Territoires palestiniens dans une nouvelle spirale violente et dangereuse.
Elles compromettent l’avenir d’un processus de paix qu’il faut impérativement relancer.
La Belgique appelle d’urgence toutes les parties à désamorcer les tensions, à mettre fin à la violence et à faire preuve de la plus grande retenue.
Les menaces d’expulsion de familles palestiniennes ont provoqué la semaine dernière des affrontements violents à Jérusalem-Est ainsi que dans les lieux-Saints.
Vous le savez, la Belgique n’a de cesse de rappeler Israël à arrêter les activités de colonisation, les démolitions et les expulsions qui sont contraires au droit international humanitaire, et met clairement en péril la viabilité de la solution à deux États.
Suite à ces affrontements, j’ai également appelé au respect du statu quo dans les lieux-Saints.
Le Hamas et le Djihad islamique ont ensuite effectué des centaines de tirs de roquettes contre les populations civiles israéliennes. Ce qui est inacceptable et contraire au droit humanitaire international.
Israël a riposté à ces attaques en causant, malheureusement aussi, des victimes civiles. Ce que nous ne pouvons jamais accepter nonobstant le droit d’Israël de se défendre en protégeant sa population.
Peu importe – peu importe- le camp dans lequel ils se trouvent, la mort de civils et particulièrement d’enfants est toujours -toujours – une tragédie.
Cette escalade risque de rendre la situation totalement incontrôlable. Notre pays demande donc – avec force et détermination – un cessez-le-feu immédiat.
Que faisons-nous ? Je comprends la question.
L’escalade de la violence à laquelle nous assistons ne peut être séparée de l’impasse dans laquelle se trouve le processus de paix.
La paix et la sécurité pour les Israéliens et les Palestiniens ne peuvent être obtenues que par des négociations, et non par les armes et la violence.
La priorité immédiate est de soutenir toutes les initiatives diplomatiques – tant bilatérales que multilatérales – visant à mettre un terme à l’escalade actuelle.
La situation est discutée au Conseil de sécurité à New York et nous espérons qu’une déclaration officielle ferme des membres suivra.
En ce qui concerne l’Union européenne, le Service d’action extérieure a déjà exprimé sa préoccupation et appelé à la désescalade. Nous avons également eu plusieurs contacts avec nos partenaires à ce sujet.
En ce qui concerne la Belgique et nos relations bilatérales, les Ambassadeurs palestinien et arabe ont été reçus hier par mon cabinet à leur demande.
J’ai moi-même reçu mon homologue palestinien à la fin du mois d’avril et une conversation téléphonique était prévue avec mon homologue israélien ce matin. La partie israélienne a dû la reporter pour des raisons évidentes au vu du contexte. Mais nous essaierons d’un organiser une autre dès que possible.
Mes services sont également en contact avec l’Ambassadeur d’Israël.
Certains ont rappelé l’importance d’une politique de différenciation.
Je confirme que la Belgique applique déjà le principe de différenciation.
Toutefois, j’ai confirmé ma volonté de renforcer sa mise en œuvre, conformément à notre accord de gouvernement et en consultation avec nos partenaires européens like-minded.
Certains se sont également exprimés fortement dans la presse ou via les réseaux sociaux exigeants des sanctions immédiates.
Comme je viens de l’expliquer le moment est à l’appel à l’apaisement au dialogue. Pas à l’escalade. L’action réside dans la multiplication des démarches diplomatiques afin d’obtenir un cessez-le-feu immédiat et une reprise du dialogue.
Nous devons, je pense, garder notre sang-froid et notre capacité à parler à nos interlocuteurs dans ce conflit d’une très grande complexité.
Il me paraît aussi indispensable d’envisager au niveau européen une feuille de route identifiant avec clarté les mesures – incitatives et/ou contraignantes qui pourraient être prises afin de soutenir et de participer activement à la reprise des négociations de paix.
La Belgique et ses partenaires européens doivent aussi montrer davantage de cohérence dans leur approche sur la colonisation.
Le rôle de la Belgique doit être de soutenir tous nos efforts visant à favoriser la reprise de négociations crédibles. Notre objectif commun est de parvenir à une paix juste et durable au Moyen-Orient. Cette paix doit rencontrer les aspirations des deux peuples à vivre en paix et à vivre en sécurité.
C’est à cet objectif commun que nous devons contribuer tous ensemble, de manière constructive.